Les félins envahissent le village
Qui n’a pas été étonné lors d’une ballade dans les rues du village de rencontrer un nombre impressionnant de chats errants.
Qui n’a pas vu débarquer dans sa cour, son jardin, une puis deux, voire trois petites boules de poils, l’une plus mignonne que l’autre et ému, qui n’a pas été tenté de les nourrir pour ne pas les voir mourir sous ses yeux.
Ce n’est pas une invasion, loin de là, mais cette prolifération de félins pose questions et demande des réponses quand on sait qu'un couple de chats errants peut engendrer jusqu'à 15 552 chatons en 5 ans. Les responsabilités établies de cet état de fait se situent à plusieurs niveau : nous, codolétiens, avons une part de responsabilité mais aussi la municipalité qui tarde à mettre en oeuvre ce que le législateur a prévu.
Loin de moi , l'idée de vouloir culpabiliser ceux dont la générosité vis à vis des chats les pousse à les nourrir et celle de les accuser de la surpopulation féline.
Chats en état de divagation
L'Article L211-23 du code rural modifié par la loi Loi n°2005-157 du 23 février 2005 - art. 125 JORF 24 février 2005 et par la Loi n°2005-157 du 23 février 2005 - art. 156 JORF 24 février 2005 stipule entre autres :
« Est considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de deux cents mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître et qui n'est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci, ainsi que tout chat dont le propriétaire n'est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d'autrui."
Les « méfaits » des chats « errants » :
Ils :
- Provoquent des nuisances sonores (bagarres, miaulements) et olfactives marquages urinaires malodorants, bagarres nocturnes, bruits et miaulements intempestifs, destructions de poubelles.
- Représentent un risque sanitaire pour les autres animaux domestiques. Ces animaux souffrant parfois de malnutrition et de maladie. Compte tenu de leurs conditions d’animaux errants, ils ne bénéficient la plupart du temps d’aucun suivi sanitaire.
- Prolifèrent de façon exponentielle (un couple de chats peut donner théoriquement en 5 ans, 15 552 descendants).
- la prolifération des chats favorise les maladies infectieuses comme la griffe du chat, la toxoplasmose etc.. surtout lorsqu’il y a des enfants à proximité, dans une école ou un jardin publique
Mais :
- Ils remplissent une fonction sanitaire en chassant et contenant les populations de rats, souris.
Qui est responsable de cette situation de prolifération féline ?
Nous, tout simplement en nourrissant les chats errants, nous exposant entre autre à un comportement illicite sanctionné par le règlement sanitaire départemental. Art. 120.
"– Jets de nourriture aux animaux. Protection contre les animaux errants, sauvages ou redevenus tels
Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ; la même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs… "
Nous, encore, sommes aussi responsables de cette situation en ne stérilisant pas nos chats et les chats errants que nous avons récupéré.
Et enfin, il incombe également à la municipalité une grosse part de responsabilité dans la présence exponentielle des chats errants par le retard pris à mettre en place ses obligations fixées par l’ Arrêté du 3 avril 2014.
Que dit la loi à ce jour ?
Les pouvoirs de police du maire à l’égard des animaux errants ou en état de divagation.
Un maire est habilité à un double titre pour mettre fin à l’errance ou à la divagation des animaux : au titre de son pouvoir de police générale qu’il détient en vertu de l’article L. 2212-2 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), qui l’habilite à intervenir pour assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques, et au titre des pouvoirs de police spéciale que lui attribue le Code rural.
Arrêté du 3 avril 2014 (fixant les règles sanitaires et de protection animale auxquelles doivent satisfaire les activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques relevant du au IV de l’article L214- 6 du code rural et de la pêche maritime): A compter du 1er janvier 2015, les chats « errants » doivent être stérilisés et identifiés puis relâchés sur les lieux où ils ont été capturés.
Ainsi, le Maire aura dorénavant à se justifier de son recours à la fourrière et de son refus de mettre en œuvre un programme de stérilisation.
Quels sont les bienfaits de la stérilisation des chats errants.
Une fois stérilisés :
- Les chats ne se bagarrent plus et ne délimitent plus leur territoire par des urines malodorantes, plus de miaulements en pleine nuit, plus de poubelles visitées.
- Ils ne contaminent plus des maladies infectieuses comme le FIV (syndrome d'immunodéficience acquise du chat) transmis par rapport sexuel et bagarres.
- La population des chats « errants » est stabilisée, car même stérilisés, ils continuent à protéger leur territoire et empêchant d’autres arrivants de s’installer.
- En petit nombre, ils sont bien acceptés des habitants. Craintifs ils fuient devant le bruit et devant un inconnu ; ils n’agressent jamais l’homme sauf quand celui-ci veut le saisir brutalement ; aucune des maladies propres au chat (FIV, leucose, coryza, typhus…) n’est transmissible à l’Homme ; le chat est l’un des rares animaux à enterrer ses déjections, sauf le mâle en rut.
- Les autres méthodes de régulation (campagne d’euthanasie généralisée, etc) sont à la fois plus archaïques mais surtout beaucoup plus coûteuses et inefficaces. Il s’agit de réguler efficacement la prolifération des félins tout en assurant la protection des chats dits « libres » qui participent à l’environnement urbain et ont "droit de cité".
- La seule méthode efficace de contrôle des populations de chats sauvages.
- La stérilisation permet aux chats de vivre plus longtemps et en bonne santé en endiguant les transmissions de maladies.
Actions en préparation
De nombreuses communes dans toute la France ont déjà mis en place des programmes de gestion par la stérilisation des chats errants et en sont très satisfaites. A l’image de celles-ci, Codolet s’y prépare à la demande du premier édile qui a confié le sujet à deux conseillés lors du conseil du 23 février dernier.
Cette mesure, certes va représenter des frais supplémentaires à notre communauté de l’ordre de 80 à 100 euros par stérilisation, mais c’est le coût à supporter si nous voulons être efficaces pour contrôler la population de chats errants. Et pour que cette stratégie soit efficiente il faudra capturer, castrer et libérer un grand nombre de chats. Ainsi, avec le temps, le nombre de félins dans nos rues, ruelles baissera drastiquement, les chats ne se reproduisant plus.