Il était une fois...
la croix du chemin de la Lauze qui bornait le chemin longeant l'ancienne digue en terre menant des pilboulières à l'entrée ouest du village. Comme un garde discret , celle-ci trônait, majestueusement, du haut de son socle de pierre, élançant, telle une épée, sa croix d'acier vers le ciel. Nous passions devant sans la voir, sans la regarder comme un décor banal de notre quotidien. Nous savions pourtant qu'elle était là et pensions qu'elle y serait toujours à veiller sur nous. Nous ne prenions pas le temps de regarder la patine de son socle à la recherche d'un témoignage du passé et aujourd'hui alors qu'elle n'est plus là, tel un être cher, notre imagination l'embellit à l'extrême, nous faisant regretter notre indifférence à son égard.
L'agitation des travaux de la nouvelle digue, l'euphorie de sa réalisation et de son inauguration nous ont rendu aveugle à sa disparition. Le croissement qu'elle indiquait semble bien vide, désertique. Protection spirituelle pour certains, chef d'oeuvre de notre petit patrimoine culturel local pour d'autres, cette absente est regrettée...
Comme dans toute belle histoire, la fin est heureuse. Notre cher concitoyen Jean-Louis Lozano, adjoint au maire, découvrit la disparue, gisant sur un lit de gravats dans l'ignorance générale, surement déposée là après son descellement. Cette chère disparue se porte heureusement bien . L'histoire nous ayant dévoiler l'intérêt que nous portons à cet élément de notre patrimoine local, louons le projet de la municipalité de la réimplanter afin qu'elle puisse reprendre ses fonctions selon les raisons d'être de chacun et qu'elle continue, au delà de notre génèration, à témoigner.