Numéro 75: décembre 2021

Fin d'année en demi-teinte

C’est l’heure de clore cette année 2021, après un été entre amis, en famille, dehors, sans masque, à partager des moments conviviaux qui nous auront fait, un peu, oublier la situation sanitaire. On avait tous besoin d’un vent de liberté, après un second début d’année encore chaotique. Et tous d’espérer que la fin d’année soit signe d’espoir. Mais celle-ci, il faut bien l’avouer, est un peu en demi-teinte. Nous marchons encore sur des œufs, sans trop de certitudes pour les jours à venir. Les fêtes de fin d’années approchent laissant envisager des moments de chaudes retrouvailles familiales. Mais après un Noël 2020 bouleversé par les restrictions sanitaires, la situation pandémique actuelle nous laisse craindre une restriction similaire de notre liberté.

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On a perdu « les Galets du Rhône »

A l’heure de clore l’année, décembre est le mois idéal du bilan et celui, également, de l’annonce de projets. Le retour sur des faits, des événements de l’année écoulée, prendre connaissance des travaux en cours, de leurs coûts, des activités culturelles ; ce tout alimente une histoire locale qui nourrit le sentiment d’appartenance à la collectivité, de se sentir partie prenante de la vie du village. Le bulletin municipal est le moyen simple et accessible par tous pour répondre à ce besoin de savoir et de se sentir considérer. C’est aussi la façon la plus démocratique de divulguer les mêmes informations à tous les villageois.

A vant la crise sanitaire, la vie des Codolétiens était rythmée par la parution régulière du bulletin municipal. Or la dernière parution de celui-ci remonte au début de l’année, et son absence crée une sensation angoissante que la vie de Codolet s’est soudainement éteinte. Cette absence est d’autant plus délétère dans le contexte actuel d’incertitude sanitaire, parce qu’elle renforce un sentiment d’isolement, anxiogène. Et pourtant, c’est surtout dans ces moments d’angoisse latente, que les Codolétiens ont besoin de considération, de se sentir en communion.

Le principal atout d’un magazine municipal est de donner une information complète et argumentée. S’y ajoute aussi le fait que cette information est durable. Elle est consultable régulièrement et facilement. Ce n’est pas le cas de propos entendus dans une réunion publique (huis clos des conseils municipaux), ni d’informations postées sur un site internet. Les propos entendus sont facilement déformables et un site internet,quel qu'il soit, ne concerne qu’une partie de la population.

La version papier du bulletin municipal constitue la forme la plus simple, complète et durable de l’information municipale à destination du public. Du fait que sa composition est à base de papier et d’encre, il bénéficie de tous leurs avantages. Et du premier d’entre eux : la durabilité. Un magazine municipal se conserve et sa lecture peut s’étaler sur plusieurs semaines. L’information municipale est alors accessible en permanence

La réalisation d’un bulletin doit figurer dans les priorités d’une municipalité soucieuse d’établir des relations de confiance avec sa population. C’est un rendez-vous attendu des Codolétiens, dont ils approuvaient la régularité antérieure.

Quant à la périodicité du bulletin municipal, celle-ci est souvent liée à celle de son poids budgétaire. Quand les ressources d’une commune, surtout quand celle-ci est un petit village, stagnent ou diminuent, il devient quasi obligatoire de couper dans les dépenses. Les premières à faire les frais des économies budgétaires sont les dépenses de communication. Celles qui apparaissent parmi les moins indispensables. Notre village en est-il à ce point ? Non, je ne pense pas. Alors, il peut être tentant de réduire la périodicité du bulletin, en prétextant l’état sanitaire, le faisant passer de quatre à une ou deux parutions annuelles.

Ce choix est éminemment respectable, mais les embarras que peut susciter une action mal comprise ont également un coût. La municipalité a à cœur, par exemple, de réaliser des aménagements sur le territoire communal. Les détailler dans un dossier inséré dans en pages centrales du bulletin a l’immédiat avantage d’identifier d’éventuelles oppositions au sein de la population et de pouvoir ainsi mesurer leurs forces. Libre à elle, ensuite, de poursuivre, d’amender ou d’abandonner lesdits projets. En tout cas, si ces oppositions sont importantes et que la municipalité n’en tient aucun compte, elle en paiera nécessairement le prix et un prix nettement plus élevé que le coût budgétaire du bulletin.

Les habitants de Codolet veulent être au courant de ce qui se passe dans leur commune. Et le magazine municipal, doit répondre uniquement à cette attente. C’est en ce sens qu’il remplit une mission de service public. Si elle est bien assurée, cela sera mis au crédit du Maire et de sa municipalité.