Numéro 70: mai 2021

Et si tout redevenait comme avant...

Cela fait maintenant un an que notre village est pelotonné sur lui-même, mutique, sans vie, comme figé dans un état cataleptique dû à un choc émotionnel extrême. Le traumatisme de cette pandémie inattendue, insidieuse, majoré par les mesures sanitaires a fortement modifié contre-nature notre comportement social.
Cet état pseudo-pathologique, s’il perdure, peut entrainer des lésions psychiques qui peuvent perturber durement les relations sociales dans le village. La distanciation sociale, le confinement, la crainte d’une contamination insidieuse par un tiers, tous ces éléments nourrissent un repli sur soi-même, des relations sociales éphémères et superficielles à l’abri d’un masque et à bonne distance (2 mètres) .
Ce calme malsain, imposé par les mesures de prévention est amplifié par le peu de communication de l’équipe municipale : une seule parution du journal municipal en un an pour relater des faits passés bien loin des préoccupations du moment pour le Codolétiens. L’information de ces derniers de façon plus fréquente sous forme de « news » pourrait rompre le sentiment d’isolement et maintenir la sensation que la vie continue.
Il ne faudrait pas que le huis clos imposé pour raisons sanitaires lors des réunions du conseil, n’exclut pas encore plus le public des débats qui s’y déroulent. Des décisions y sont prises et pourraient être divulguées en temps réel aux habitants par imprimés dans les boîtes aux lettres.
En dehors de cette vie municipale « souterraine », dans ce calme alcyonien pesant, les Codolétiens se sentent livrés à eux-mêmes face à la recherche d’informations et de démarches concernant la vaccination.
On pourrait attendre de notre équipe municipale qu’elle fasse preuve de plus de congruence vis-à-vis des Codolétiens en montrant un alignement cohérent entre ses préoccupations déclarées lors de la dernière campagne électorale et ses actions actuelles. La recherche de l’efficience par la convergence de nos moyens humains, techniques et financiers pourrait être le moyen de redonner aux villageois une certaine quiétude et surtout le sentiment d’être soutenus dans l’épreuve qu’ils vivent.
Dans l’expérience que nous vivons, se sentir entourés, soutenus, accompagnés, encouragés peuvent nous aider à faire preuve de résilience, pour rebondir et se reconstruire après ces moments difficiles.
A l'image du retour des premières hirondelles qui annoncent un nouveau cycle, un nouvel avenir, les prochaines mesures de déconfinement sont l’espoir d’un nouveau devenir, d’un renouveau. Mais l’expérience vécue aura laissé des traces et comme dit Gaston Berger ( philosophe 1896-1960) : « Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer. »